mercredi 26 octobre 2011

La Chic régal | La rupture dans la continuité


Mes aventures dans le sud-ouest de Montréal se poursuivent...


L'ancienne devanture,
plus authentique
Que se passe-t-il lorsque deux jeunes entrepreneurs achètent une taverne vieille de 83 ans? 

  • Un changement de nom : La chic régal (Taverne Régal depuis 1928)
  • L’apparition de musique rock alternative et d’écrans HD
  • L’achat d’un cellier à vin et la construction d’une terrasse rue Charlevoix
  • Jean, un retraité nostalgique de son quartier, résiste au changement

Malgré cette modernité, elle possède toujours deux personnalités, un peu grâce à des buveurs comme Jean :

  1. Le jour où la tradition perdure, les machines de vidéo pokers résonnent, les conversations silencieuses subsistent à un minimum et le meilleur vendeur reste la grosse Molson.
  2. Le soir et la nuit : une nouvelle génération de 25 à 35 ans prend possession des lieux :
  • Le hockey se vit et se regarde en HD en criant Price, Price, Price!
  • Le karaoké chaque vendredi attire une majorité « de l’autre sexe »



Ma clientèle, c’est mes enfants.
-Mélanie, barmaid de jour depuis 15 ans



On aime

  • Le respect entre les générations de clients
  • Les vieux symboles de nos grands-parents, comme l’horloge rétro (photo)
  • La chaleur de l’endroit et l’impression d’entrer dans son salon 

On s’ennuie

  • Du banc d’église pour les vieux à l’entrée de la taverne
  • Des ouvriers du Canal Lachine entre deux quarts de travail
  • De la toxique et addictive machine à « toutous »





Taverne La chic régal
2567, rue Du Centre
514 931-3059
Métro Charlevoix






Une perle trouvée sur YouTube : «La Pointe» vue part les Français

P.S.: Catch = lutte




mercredi 19 octobre 2011

Barserie Capri | Le meilleur des deux mondes


Barserie : néologisme - et terme hybride fort original - formé de bar et de brasserie. «La Capri»: une ancienne taverne (60 ans) mutée en brasserie, mais qui continue, malgré les incessants appels de la modernité, à embrasser sa longue tradition d’œufs et de langues de porc dans le vinaigre.




Bouffe fidèlement canadienne-française, ragoût de pattes de cochon et le meilleur smoked meat montréalais selon Jean-Paul le propriétaire, ce haut lieu de l’authenticité s’avère le point de rencontre de «La Pointe», petit nom que la population donne au quartier Pointe Saint-Charles.


Schartz's peut aller se rhabiller
À deux pas de la fameuse Taverne Magnan, endroit qui, selon plusieurs, a perdu de son charme d’antan, la Barserie Capri semble, selon de fortes rumeurs, l’un des repères secrets de plusieurs vedettes sportives, entre autres de la Sainte-Flanelle. Le très irlandais corned-beef à volonté du mercredi aurait même des adeptes jusque dans l’élite politique québécoise.


Ils servent 200 livres de bœuf fumé et 100 pattes de cochon chaque semaine


On aime...

  • Le sourire des serveuses blondes
  • La soirée soupe aux pois et le Fish And Chips du vendredi
  • L’atmosphère très familiale tant du côté resto que taverne

On s’ennuie...




Barserie Capri 
2172, rue Saint-Patrick
514 938-0066
Métro Charlevoix

mercredi 12 octobre 2011

Bienvenue aux dames


Avant de vous exposer mes péripéties tavernières, un bref retour en arrière s'impose afin de mettre en perspective mes aventures. Le non-assumé et non-pratiquant historien en moi est d'ores et déjà comblé.


1er mai 1921

  • Québec adopte la Loi sur les boissons alcooliques qui abolit la prohibition et crée la Commission des liqueurs de Québec
  • Avant cette loi, hôtels et auberges sont les seuls lieux publics possédant légalement le droit de vendre de l’alcool
  • Le gouvernement québécois fonde sa propre usine d’embouteillage et commence dès lors la vente à la population
  • La Commission des liqueurs de Québec crée l’entité légale qui s’appelle encore de nos jours la taverne
  • C’est aussi le début de l’ère de la contrebande au Québec, qui se terminera dans les années 1930 avec la fin de la prohibition dans le reste du Canada et aux États-Unis

Série La Taverne (1973-1974)
d’Alain Chagnon
1937 | Le premier ministre Maurice Duplessis, arrivé au pouvoir en 1936, promulgue une loi qui interdit aux femmes l’accès aux tavernes.


Années 1970 | Arrivée d’un compétiteur: la brasserie, lieu mixte où on sert de l’alcool, certes, mais aussi de la nourriture.


22 juillet 1981

  • Les pouvoirs publics entérinent la Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques et donnent aux femmes le droit d’accès à la vaste majorité des tavernes
  • Les débits d’alcool fondés avant 1979 conservent la prérogative de refuser le « sexe faible » dans leur entreprise

1986

  • Sous le gouvernement de Robert Bourassa, l’admission des femmes est élargie à toutes les tavernes.
  • Plusieurs taverniers feront preuve de laxisme et attendront quelques années et plusieurs amendes avant d’obtempérer.

Merci à
sweetpealovesgreen.wordpress.com

pour cette image évocatrice
En 1970, Montréal compte plus de 700 tavernes. En 2009, il en reste environ 60. 




Allez, le supplice a assez durée, je plonge! Prochain arrêt : la Pointe (Saint-Charles).


Projet pour le reste de la semaine: je vous mets au défi de trouver de la Laurentide dans un dépanneur montréalais. Bonne chasse!

mardi 4 octobre 2011

Pourquoi les tavernes? (suite et fin)



L’institution | Véritable poumon social et mémoire collective de plusieurs quartiers montréalais, unique entreprise qui ouvre ses portes à 8 heures le matin pour les fermer aux petites heures, c’est un lieu où tout a commencé et se poursuit, grâce à l’arrivée d’une nouvelle génération de vingtenaires et trentenaires en quête de vrai.


L’ambiance | Endroit mythique de la culture populaire québécoise, où l’atmosphère peut, de prime abord, sembler noire et lugubre. Quelques minutes suffisent afin de sentir un climat quasi familial et une belle solidarité entre la clientèle et les employés.



Les alcools | Tout candidement pour les sortes de bières de nos ancêtres, celles qui ne sont plus en vente au dépanneur du coin (O'Keefe, Laurentides, Labatt 50) et pour les bucks pas chers.



Nombreuses sont mes inspirations et autres souffles créateurs. Or, j'ai décidé de vous en présenter trois:
Sunny Duval



En voici un extrait éloquent:
Errer de taverne en taverne. Incognito le cœur léger.
Laisser flotter les idées ternes. Quel beau feeling de liberté!






Dans le but de combler le faux historien en moi, pour mon prochain billet, je vous concocterai un bref aperçu de l'histoire de la taverne au 20e siècle.

Comment devrais-je l'intituler?

Slainte!*

*: Vous me posez la question : « Hein? ». La réponse ici.